8 décembre 2002 : Douceur épicée
Ce soir, passons du temps dans la cuisine, en famille. De douces effluves de vin chaud et d'orange, pour les grands, de chocolat chaud pour les plus jeunes ; préparons le pain d'épices.
En Alsace, le pain d’épices est incontournable durant les fêtes de Noël, et petits et grands se réjouissent d’en déguster à peine la période de l’Avent entamée. Cette petite douceur particulièrement parfumée, qui peut être glacée au sucre, agrémentée de fruits, ou encore chocolatée, embaume les allées des marchés de Noël et se marie parfaitement au traditionnel vin chaud ou chocolat chaud tant apprécié en hiver…alors appelé « Melitates ». Du côté des grecs, l’équivalent portait le nom de « Melitounta », et correspondait à un pain réalisé à base de farine de sésame, enduit de miel, puis cuit. D’autres précurseurs de ce délicieux met sont les romains qui dégustaient le « Panis mellitus », un pain frit arrosé au miel mais sans épices.
Le pain d’épices tel que nous le connaissons aujourd’hui viendrait du « Mi-Kong » consommé au 10ème siècle en Chine. Le « Mi-Kong » est lui aussi un pain de miel : il est fait à partir de farine de froment, de miel bien sûr et quelquefois parfumé aux plantes aromatiques.
C’est au 12ème siècle pendant les Croisades, que le pain d’épices arriva en Occident. Le « Lebkuchen » (pain d’épices en allemand) est mentionné pour la première fois en 1296 dans la ville allemande d’Ulm et fait son apparition en Alsace au 15ème siècle sur les tables des moines cisterciens de Marienthal pour les fêtes de Noël.
Pendant la Renaissance, les « Lebküchler » (pain d’épiciers) devenaient de plus en plus nombreux en Alsace et faisaient tous partie d’une même corporation. Leur emblème était un ours en bretzel que vous pouvez d’ailleurs encore retrouver à l’avant de l’atelier de fabrication LIPS, l’artisan du pain d’épices de Gertwiller.
Le métier de pain d’épicier était à l’époque un métier à part entière. Un boulanger n’était pas autorisé à confectionner du pain d’épices car en 1643, cette corporation interdisait le cumul des métiers de boulanger et de pain d’épicier. En 1725, le pain d’épicier Nicolas Stohrer, qui fît son apprentissage à Wissembourg (petite ville d’Alsace du Nord à 40 minutes de Niederbronn), devient le pâtissier favori de Marie Leszczynska, future reine de France qu’il suivra à Versailles. Le pain d’épices se diffuse alors au-delà des frontières alsaciennes, dans le reste de la France.
A l’époque, le pain d’épices était un produit de luxe étant donné la rareté et le prix des épices. Les moules alsaciens en bois fruitiers des 15ème et 16ème siècles où sont sculptées de magnifiques scènes, témoignent du raffinement entourant cette denrée.
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