Mardi 4 février : Frémont
Le film choisi par Céline Soulodre, animatrice du cercle de cinéma du Tati et de l'UIA
Babak Jalali, Etats-Unis, 2023, 1h31
avec Anaita Wali Zada, Jeremy Allen White, Gregg Turkington
(Prix du jury au 46ème festival du film américain de Deauville)
Donya la vingtaine, était traductrice pour l’armée américaine en Afghanistan. Aujourd’hui elle vit seule à Fremont près de San Francisco, au milieu de la communauté d’Afghans qui ont dû fuir leur pays comme elle. Un jour, son quotidien routinier prend un nouveau tournant lorsque son patron lui demande de rédiger les messages glissés dans les biscuits (fortune cookies) qu’elle fabrique.
Cette année encore, c’est un étonnant et délicat portrait de femme que nous offre Fremont, troisième long-métrage du cinéaste iranien Babak Jalali.
Etonnant parce que le réalisateur manie avec finesse l’art du contrepoint et du décalage, à commencer par ce titre « Fremont ». Il ne s’agit pas du nom de son héroïne mais celui de la ville de plus de 230 000 habitants où Donya semble se trouver si seule. Au cœur de la baie de San Francisco, Fremont abrite la plus grande communauté afghane des États-Unis, ayant accueilli des vagues de réfugiés dès 1979 lors de l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques. Etonnant aussi, car ce film qui parle de l’exil n’emprunte aucun chemin balisé et évite les clichés.
Délicat, en ce que la caméra toujours au plus près de Donya, saisit avec justesse sa détermination et sa fragilité. Le ton est doux et décalé, l’intimité racontée sans indécence. Les personnages de ce conte, toujours un peu plus complexes qu’on pourrait le croire au premier abord, révèlent aussi les relations qu’entretiennent les différentes communautés.
Ajoutons qu’une très belle partition originale de jazz, empreinte de mélancolie et teintée de sonorités orientales, accompagne ce film émouvant à ne pas manquer !
* * * * * * *
« Petite merveille en noir et blanc, épurée du superflu et d’effets, au profit d’une grâce un brin mélancolique et d’une rare beauté. Mentionnons, à cet égard, le travail de la directrice de la photographie Laura Valladao, qui magnifie chaque lieu, chaque geste et chaque personnage, comme un hommage rendu à leur simplicité et à leur dignité. Ce à quoi s’emploie aussi le format 4/3 dans lequel a été tourné le film, qui a pour vertu de resserrer le cadre… »
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