Les "petits potins" de la presse à la Belle Epoque–10
Belle, l'Époque ?...
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... Pas pour tout le monde !
Et notamment pas pour certaines jeunes Nazairiennes...
...
(Le Phare de la Loire, 16 mai 1901, AD44)
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On a du mal à imaginer ce qu’est cet « utile engin » dont le preux douanier a fait usage. La réponse est peut-être, supposons-le, dans la rubrique « Epaves » suivant immédiatement ce fait divers.
Notre héros est allé se remettre de ses émotions à la buvette et, troublé, ne s’est pas aperçu que sa hache était tombée par terre. Ce sont des choses qui arrivent… De quel autre outil saugrenu un douanier peut-il avoir besoin ?...
Le héros, modeste et anonyme, est reparti vaquer à ses douanières occupations et le caporal Rousseau a regagné la caserne de la Briandais.
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Huit ans plus tard, une autre jeune fille connaît à son tour un affreux moment de désespoir. Le "héros" de l'histoire est moins glorieux que celui de 1901. Il a probablement fait profil bas quelques temps après...
Anonyme, Il vaut mieux pour lui qu'il le reste...
(Le Phare de la Loire, 27 août 1909, AD44)
Ouf ! Ce n'est pas grave ! C’est en tout cas ce que suggère l’échotier du Phare de la Loire. On espère que la malheureuse va s’en sortir. Mais avec la révélation de « l’état intéressant », dont on apprécie le délicat et délicieux euphémisme, on imagine cependant l’ambiance de la noce, à quelques semaines de là, risquant de tourner au vaudeville, si l’identité du garçon a pu être devinée… Les potins vont bon train, on jase, on jacasse, on cancane, on papote, sur le pas de sa porte ou bien devant l’épicerie du coin.
Vaudeville et mélodrame : si la position du futur marié prête à sourire, ce qui est arrivé à la jeune B. H. est on ne peut plus pathétique et révèle bien la condition des femmes face à la morale sociale et à ses carcans au point de les conduire à de telles extrémités.
Ces tristes faits divers sont intéressants aussi pour leur style. La langue et l’expression s’accordent parfaitement au goût de l’époque pour le genre du mélodrame, justement, genre alors encore en vogue et qui se prolonge dans l’univers des chansons qualifiées de réalistes. On sent bien que les nouvelles et les romans de Maupassant et de Zola ne sont pas loin. Le réalisme est tout simplement là, dans les journaux.
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La vie pouvait être moche aussi à la "Belle Époque", à Saint-Nazaire comme ailleurs.
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Photo d'illustration :
- Femmes au Bassin de Penhoët (cliché extrait de l’ouvrage de Dominique Bloyet et Lionel Houis, Saint-Nazaire à travers la carte postale ancienne, Hervé Chopin éditions, 2018).
Paru en septembre et disponible à la vente sur le site !
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