SAINT-NAZAIRE à la Belle Epoque (de 1880 à 1914)...-11

"La disparition de Madame Progneaux"

l'importance des forges de Trignac dans la vie de Saint-Nazaire, pendant ces années de la Belle Epoque, est tellement réelle que nous allons nous intéresser à la famille Progneaux. Notre attention est attirée par cette famille à l'occasion d'une funeste circonstance. En parcourant la presse, nous avons lu une nécrologie. Dans l'absolu, rien n'est moins drôle, mais le ton employé par les publicistes est tellement teinté d'emphase, voire d'obséquiosité, que l'article amènerait presque à sourire.

Les articles qu'il nous a été donnés de lire et que nous partageons ici, amènent à réfléchir sur les relations entre la population ouvrière, force vive des industries, et les patrons. S'agit-il de paternalisme bienveillant, d'intérêt feint, de générosité de circonstance, ou s'agit-il d'intérêt sincère et bienveillant ? nous ne répondrons pas à ces questions. Ce n'est pas l'objet de notre travail !

"Qui était Madame Progneaux ?"

(Le Nouvelliste de l'Ouest - 18 janvier 1900)

et

(Le Phare de la Loire - 17 janvier 1900)

Nous nous prenons de curiosité concernant Madame Progneaux et allons faire une recherche à l'état-civil:

l'acte de décès de Madame Progneaux nous apprend qu'elle avait 35 ans et qu'elle était née en Hollande, dans l'arrondissement de Rotterdam. C'est donc bien une toute jeune femme qui vient de mourir, en laissant quatre enfants. La tristesse décrite par les journaux n'est donc certainement pas feinte.

Un autre article, paru dans le "Phare de la Loire", le 19 janvier 1900, relate par le menu les obsèques de Madame Progneaux. Nous vous en livrons quelques extraits:

"... Cortège imposant à tous égards, car une émotion sincère se lisait sur tous les visages et bien des yeux étaient mouillés de larmes ... La couronne des ouvriers des forges, la plus grande de toutes et portée par quatre ouvriers: cette couronne n'avait pas moins de 2 mètres 50 dans sa plus grande dimension: elle est en perles rehaussées d'orchidées ... Faut-il dire que tout Saint-Nazaire était aux obsèques ? On le devine, et c'est ce qui nous dispense de citer les noms ..."

En menant de plus amples recherches, nous nous apercevons que les journaux relatent régulièrement les faits et gestes de Monsieur Progneaux:

(Le Nouvelliste de l'Ouest)

(en 1895)

(en 1896)

(en 1897)

(en 1898)

(en 1900)

(en 1902)

(en 1906)

Aujourd'hui encore, chacun a bien conscience de l'importance qu'avaient les forges de Trignac pour Saint-Nazaire. Ainsi, Ouest-France, publie un article dont je vous livre la conclusion.

(Ouest-France  21-22 novembre 2020)

"...Nous avons là un patrimoine extraordinaire. Ce site est une explication du territoire nazairien, de la Navale en particulier."

C'est pour cette raison que nous nous sommes intéressés à la famille Progneaux, au moment où elle est frappée par un bien triste évènement.

Bonne lecture ....

Pour rappel, les articles précédents sont visibles sur la page "recherche en histoire locale" de ce site internet.