Vu dans Ouest-France
Grâce à elles, l’histoire locale prend des couleurs.
À l’Université inter-âges, elles sont la force vive de l’atelier de recherche en histoire locale. Autour de la responsable Pascale Pitard, plusieurs bénévoles travaillent à redresser des pans du patrimoine.
Sur la table, des piles de dizaines de livres patientent. Déjà édités, ils sont destinés aux écoles élémentaires, à raison d’une vingtaine par établissement. « Le but, c’est faire connaître Saint-Nazaire aux enfants. Ils portent tous sur un événement ou un personnage qui ont marqué la ville. » Depuis 18 mois qu’elle est devenue responsable de l’atelier Histoire locale de l’Université inter-âges (UIA), Pascale Pitard ne chôme pas.
Autour d’elle, une équipe de huit adhérentes œuvre comme des fourmis pour aller déterrer l’insolite, susciter la curiosité, et amener chacun à pénétrer un peu plus dans l’histoire, ou plutôt, les histoires du bassin nazairien.
Après s’être penché sur plusieurs biographies, dont celle de Pierre-Norange, le groupe s’est lancé d’arrache-pied sur un nouveau projet : la présentation de Saint-Nazaire au temps de la Belle époque, à cheval entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. « L’idée est née en septembre 2019 , raconte la responsable. Mais le Covid a changé la donne. Notre groupe a perdu des adhérents et les différents confinements ont perturbé notre façon de travailler. »
Sous la Belle époque
Même si la plus grande partie de l’activité de recherches s’est faite à partir de supports numériques, rien n’a été laissé au hasard. Archives départementales, municipales, Écomusée, bibliothèques, collections privées… Aucune source n’a été épargnée. « La presse de l’époque a été assez bien conservée. Elle représente la base de nos travaux » , indique Michèle, de Trignac. Cette ancienne professeure d’histoire-géographie retrace la période faste qu’était celle de la Belle époque à Saint-Nazaire. « Il y avait la révolution dans les transports ou encore la Transatlantique. Malgré cela, on n’accordait aux femmes qu’une place minime dans la société. »
Pour tenter d’étayer cette masse de collecte et d’analyse, cette plongée au cœur de cartes postales, d’affiches, de délibérations du conseil municipal ou de la chambre de commerce, le cercle d’amies s’est réparti les tâches.
Michèle, ex-bibliothécaire à Angers, est arrivée à Saint-Nazaire il y a un an. Forte de cinq années d’études supérieures en histoire, elle s’est penchée sur l’aspect culturel, s’intéressant aux loisirs ou au programme de théâtre. Martine, secrétaire dans le médico-social, s’est emparée de la question sociale, avec les grèves dans le monde ouvrier et la création des syndicats.
Vers un livre électronique ?
Venue de la région parisienne, Brigitte a rejoint le groupe en septembre 2020. Son domaine d’étude : l’hygiène et la santé durant le début du XXe siècle. « J’ai découvert les premières lois sur la protection de l’enfance. J’ai cherché par mots-clés, procédé de fil en aiguille ! »
Peu à peu, le tableau a pris forme avec, en filigrane, le rôle primordial du port durant le Belle époque. Désormais, chacune réfléchit sur la finalité de ces recherches. « Il existe plusieurs supports, dont le livre électronique. On y pense. » Mais à ce jour, aucune date n’a été décidée pour éditer l’ouvrage.
Les personnes intéressées pour participer et rejoindre l’équipe devront s’acquitter de l’adhésion à l’Université inter-âges (29 €) et d’un supplément de 15 € pour couvrir les frais de recherche ou l’abonnement à la BNF (Bibliothèque nationale). Inscriptions possibles durant le forum des associations du 7 septembre, à l’Alvéole 12 de la base sous-marine. Contact au 06 89 64 23 11.
Ouest-France - Benoit ROBERT
Paru en septembre et disponible à la vente sur le site !
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